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Destinées
--> Chapitre 3
Le lendemain, les trois jeunes gens chargés de solides sacs à bandoulières et accompagnés de Kimélian, qui avait insisté auprès de sa sœur pour venir, firent leurs adieux aux habitants des Ajoncs, et se mirent en marche.
La matinée était fraîche, mais le ciel était dégagé et les sous-bois secs. Les quatre voyageurs marchaient sur un sentier bordé d’une rangée de pierres de couleur rosée. Jonaco ne cessait de regarder autour de lui, apercevant tantôt des oiseaux qui s’envolaient en sifflant, tantôt un écureuil tenant entre ses petites pattes une noix ou un gland. Nalia marchait en tête, d’un pas rapide et cadencé. Elle était heureuse d’être partie et savourait chaque instant du voyage. Toutes les deux minutes, Ilféna, qui marchait à côté d’elle, s’arrêtait brusquement pour ramasser une plante. La mère de Nalia, qui possédait un don pour guérir les malades grâce aux herbes, avait tout transmit à la jeune princesse et Ilféna se chargeait souvent de faire sa cueillette de plantes médicinales. Elle lui en donnait la plupart, mais en conservait quelques-unes pour les placer dans un herbier. Enfin venait Kimélian, qui marchait à petits pas lents derrière eux, les mains dans les poches, en sifflotant. Peu à peu, le paysage se modifiait, les arbres se faisaient de plus en plus espacés, et le sentier qu’ils suivaient depuis leur départ se transformait petit à petit en une route dallée de pierres grises. Puis, peu à peu, ils quittèrent le Bois aux Chênes et se retrouvèrent bientôt dans un espace herbeux dépourvu d’arbre, juste parsemé par quelques buissons. Au loin, les Elfes pouvaient apercevoir la ligne sombre de leur destination, le Bois aux Trois Ruisseaux, une petite forêt qui abritait deux Villages.
Le monde des Elfes était divisé en deux continents, chacun abritant deux royaumes. Sur le plus grand, il y avait le royaume de l’Est ( celui de Nalia) et du Sud, sur l’autre, les pays du Nord et de l’Ouest. Chaque contrée possédait un roi et les quatre souverains tenaient, une fois par an, un conseil sur une petite île entre les deux continents, où était bâtie la seule cité de pierre des Elfes : Irmana, la ville des décisions. Chaque royaume était divisé en Villages qui se partageaient les nombreux espaces forestiers. Chaque petite agglomération avait son chef, qui obéissait à son souverain. C’était ces Chefs que les enfants étaient partit voir, pour juger des dégâts causés par le séisme.
« Le plus dur sera d’en parler, » songea Nalia . Elle répugnait de faire allusion au tremblement de terre qui avait causé la mort de ses parents, mais c’était son devoir de s’informer de la situation, et elle savait que, si Norian, l’en avait chargée, c’est qu’elle était assez forte pour accomplir cette mission. De plus, elle avait emmené ses amis et son frère pour la soutenir, et il n’y avait aucune raison pour que cela se passe mal.
Tout en marchant, pour se changer les idées, Nalia se remémorait ce que lui avait appris sa mère : le nom des plantes et leur fonctions médicinale :
« Alors, la camomille pour les maux de ventre, en tisane pour faire un calmant, le tilleul peut avoir la même fonction, et puis cela sent bon… »
Elle fut interrompue par Ilféna qui interrogea :
- Nalia, le soleil est à son point culminant, on pourrait s’arrêter pour manger, tu ne pense pas ?
Tirée de sa rêverie, la jeune fille sursauta, sourit à son amie et répondit :
- Tu as raison, je meurs de faim, et je préfèrerais aborder le terrain découvert le ventre plein .
Ce que la princesse appelait « terrain découvert » était en fait la vaste étendu séparant les espace boisés. Les Elfes, qui ne se sentaient en sécurité qu’au milieux de leur chers arbres, n’aimaient pas voyager dans ces grands espaces herbeux, et les deux filles venaient de trouver un moyen de retarder le moment de la traversée. Les voyageurs sortirent de leurs sacs des gourdes et des galettes de noisettes et de fruits préparé par la mère des jumeaux, et les dégustèrent en bavardant. Nalia en profita pour leur expliquer le déroulement du voyage :
- Aujourd’hui, dit-elle, nous allons traverser en ligne droite le terrain découvert jusqu’au Bois aux Trois Ruisseaux. Puis, nous le longerons vers l’Est avant de pénétrer dans les sous bois. Nous suivrons le cours de l’ Argentin, un des trois torrent qui coule depuis le Pic aux Violettes et qui traversent le bois. Nous le franchirons, ainsi que le Petit Flot. Nous dormirons là-bas, et demain, nous passerons le troisième ruisseau, nommé le Grand Flot, qui longe le village des Lys. Nous arriverons là-bas en fin de matinée si tout se passe bien et nous camperons chez ma cousine Maïly et son mari Serinio. De là, nous jugerons de la situation et, s’il n’y a pas de problème, nous repartirons pour un voyage de trois jours jusqu’au Pic aux Violettes. Nous dormirons en chemin dans de petits Villages secondaires que nous devrons également inspecter. Avez-vous compris ?
Les autres hochèrent la tête et Ilféna questionna :
- Comment fais-tu pour connaître aussi bien le royaume ? On dirais que tu a avalé les carte de la bibliothèque d’Irmana !
La princesse éclata de rire et expliqua :
- C’est un peu ça. En effet, tous les ans, je vais à Irmana avec ma …famille. Comme je trouve souvent les autres princes et princesses trop prétentieux ou trop imbus d’eux même, je vais me réfugier dans un coin de la bibliothèque et j’en profite pour étudier l’histoire, la géographie et les Légendes Anciennes. C’est là-bas, ainsi que chez notre instructeur, que j’ai appris à connaître le royaume. Et Norian, qui trouve qu’une princesse doit savoir la géographie de son pays, me force régulièrement à retenir des cartes par cœur !
- C’est pour cette raison que tu as décidé de partir rapidement ? plaisanta Jonaco.
Kimélian , qui jusque-là s’était tenu à l’écart, à l’ombre d’un buisson. s’approcha doucement de sa sœur, tira sur sa manche, et, quand il réussit à attirer son attention, désigna sans mot dire le ciel du doigt. Nalia compris rapidement, sourit au petit garçon pour le remercier de l’avoir prévenue et décida :
- Allons-y, le soleil commence déjà à baisser, il faut se dépêcher de traverser le terrain découvert !
Ils rangèrent rapidement les restes de leur repas, placèrent leurs sacs sur leurs épaules et se remirent en marche. Pendant plusieurs heures, ils marchèrent sans mot dire, regardant droit devant eux. Mais le Bois aux Trois Ruisseaux ne semblait pas se rapprocher et le découragement commençait à les gagner quand Nalia s’écria :
- Ecoutez ! On entend le bruit du ruisseau Argentin ! Nous sommes presque arrivés.
Les quatre voyageurs se mirent à courir vers l’étendue boisée qui, cette fois, se faisait de plus en plus proche. Nalia, plus énergique et plus endurante, parvint devant la petite rivière au cours rapide environ dix minutes avant les autres. Puis arriva Jonaco, suivit d’ Ilféna, qui, malgré sa vigueur, n’était pas douée pour la course. Kimélian arriva peu après, essoufflé, la tête basse. Il la releva pour demander à sa sœur :
- On traverse ?
Nalia hocha la tête et murmura pour elle même :
- Si je me souviens bien, il y a un pont suspendu, soutenu par deux ormes.
Nalia inspecta les arbres, sembla avoir trouvé ce qu’elle cherchait, et sauta souplement pour attraper la première branche, à bonne hauteur au dessus de sa tête. Elle se balança un moment, lança ses jambes en l’air, attrapa une branche un peu plus haute entre ses pied, effectua un rétablissement. Elle se retrouva debout sur une solide fourche et continua à grimper, se perdant dans la frondaison rousse et dorée de l’orme. Elle trouva bientôt ce qu’elle cherchait, au niveau du tronc. Une petite boule dure et bien serrée autour d’une branche. Le nœud d’attache du pont suspendu. Elle trouva les extrémités de deux cordes, une pour ses pied, et une autre à la hauteur de ses mains quand elle levait les bras vers le ciel. Il y avait un troisième filin à la hauteur de sa taille, pour permettre aux petits enfants de passer. Le même dispositif devait être installé de l’autre côté, juste en face. Elle suivit les cordes du bout des doigts, continua à grimper jusqu'à une plate-forme très spacieuse. Des branches de l’arbres avaient été coupées pour ménager un passage et les cordes formaient un pont . Avant de traverser, la princesse vérifia la solidité des cordes, nota une légère usure sur la plus haute, mais ne s’en inquiéta pas. La jeune fille appela ses amis :
- Venez vite, je l’ai trouvé !
Les autres montèrent aussitôt et, peu de temps après ils se retrouvaient tous quatre sur la plate forme.
- Je vais passer la première, ensuite, Ilféna, Kim, et Jonaco en dernier.
Joignant le geste à la parole, Nalia s’engagea sur la corde la plus basse et marcha ,telle une funambule, en s’accrochant par les mains à la plus haute corde. Soudain, elle entendit un craquement, et, avant d’avoir eut le temps de comprendre, la corde se détacha du côté de la plate forme qu’elle venait de quitter. La jeune fille, toujours accrochée par les mains au filin défaillant, se retrouva précipitée à toute vitesse vers le tronc de l’autre arbre, sur la rive opposée du ruisseau. Paniquée, elle n’eut que le temps de plier les jambes devant elle et, en allant percuter le tronc de l’arbre, de pousser avec ses pied pour amortir le choc. Malheureusement, l’autre extrémité de la corde, ne pouvant résister à de telles secousses, se brisa, et Nalia, emportée dans son élan, s’écarta de l’arbre et plongea dans la rivière, manquant de se briser la nuque contre les pierres qui en tapissaient le fond. Elle entendit des cris, un bruit de plongeon, et tout devint noir.
Ecrit par Cassandra, le Lundi 19 Mai 2003, 10:51 dans la rubrique Textes de Cass.