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Destinées
--> Chapitre 7
Le jeune garçon ouvrit les yeux, surpris. En bas, trois personnes criaient. Une voix juvénile s’éleva, menaçante :
- Si vous ne me laissez pas entrer, je vous jure que je …
- Inutile, mademoiselle ! repartit un garde, s’efforçant d’être poli. Nous sommes insensible à vos pouvoirs. Maintenant, allez vous en !
- Mais je dois voir le prince ! protesta la jeune fille.
- Nous ne pouvons pas faire entrer les étrangers ! répliqua le deuxième homme sans se démonter.
- Je ne suis pas une étrangère, je suis une amie du prince ! regardez, vous avez mes noms et titres, gravés là, sur cette plaquette de cristal ! !
- Nous ne pouvons pas vous laisser entrer ! Maintenant, partez, autrement, nous serons obligé de sévir !
Le garçon passa sa tête par la fenêtre et sourit en voyant son amie au prise avec les soldats. La jeune fille aperçut la tête blonde et ébouriffée, trois étages au dessus d’elle, et s’écria, visiblement en colère :
- Hé ! Toi ! Laisse moi passer, tu me connais ! !
Des ordres furent donné, et la jeune fille parut bientôt dans la chambre du prince, escortée par un homme d’arme.
Le garçon ordonna au garde de les laisser seuls :
- Mais, majesté, la reine a donné des ordres clairs ! Je ne dois pas quitter l’entrée de cette chambre !
- Déguerpissez tout de suite ou vous aurez affaire à moi ! Je fais encore ce que je veux, ici, tout de même ! Alors allez vous-en ! hurla le jeune homme en pointant le doigt vers la porte d’un geste autoritaire.
Le garde, surpris pas la brusque colère du garçon, que tout le monde savait timide, recula d’un pas, puis d’un autre, et finalement partit en grommelant quelque chose d'inintelligible.
Quand le prince se retourna, il aperçut la jeune fille en train de siroter le contenu d’un bol de tisane, qui était, au départ, prévu pour l’occupant de la chambre. Elle s’était écroulée, assise en tilleur, sur un fauteuil, à un coin de la salle. Le jeune homme sourit en s’asseyant sur le lit :
- Je suis content de te voire, Jadeï.
- Moi aussi, mon petit Fin, répondit la jeune fille en toisant le jeune homme, qui la dominait d’une bonne tête.
- Tu… as des nouvelles ? Comment ca se passe, à l’extérieur ?interrogea-t-il en fronçant les sourcils.
Jadeïla soupira, avant de déclarer :
- Durant mes 150 ans d’existence, je n’ai jamais vu une telle pagaille. Partout des combats, des complots, des meurtres… des innocents sont tués… mon royaume doit faire front de toutes parts… Les Lutins se sont ralliés à nos côtés. C’est une bonne chose. Par contre, les Gobelins se sont rebellés.
- Quoi ? Pourtant je croyais…
- Il ne suffit pas de croire. Tu es resté cloîtré ici depuis deux mois. Tu ne peux rien savoir. Au fait, des nouvelles d’Erza ?
- Non. Depuis le refus de ma mère de retirer son armée de l’alliance, nous n’avons aucune nouvelles. Je m’inquiète, la reine aussi. Nous savons où se trouve Erzahgaëlle, mais nous ne pouvons pas aller la délivrer sans risquer un conflit qui pourrait nous appauvrir encore davantage. Ma mère ne le souhaite pas.
- L’Elue vous aidera. Elle a de grands pouvoirs , je pense qu’elle pourrait trouver une solution.
- Tu…tu l’as trouvée ? interrogea le garçon en se penchant en avant, prêt à l’écouter.
- Oui, répondit simplement l’autre en esquissant un sourire.
- Comment est-elle ?
- Une vraie tête de mule. Autoritaire, indépendante, courageuse, mais elle sait où se trouve le danger. Des manières contraires aux coutumes de son peuple… Comme dans la prophétie !
- Tu es vraiment sure que c’est elle ?
Jadeï se leva et, marchant de long en large, et darda son regard vert sur le garçon, qui la suivait des yeux :
- Il me semble que, depuis que je te connais, c’est à dire… quinze ans, je n’ai jamais commis d’erreur. Je suis sure de mon coup, Fin. Elle comprend ma langue…toute les langues, à vrai dire…et elle a une aura extrêmement puissante…Sur un coup de tête, elle pourrait me détruire…
- Te…te détruire ? Mais, Jadeï, tu es la plus puissante des Océanides, la plus expérimentée malgré ton jeune age, la plus rusée, la plus intelligente, la plus vive… Comment pourrait-elle te détruire ? Et pourquoi le ferait-elle ?
Sans répondre tout de suite à sa question, la jeune fille s’approcha de lui, les yeux flamboyants. Voyant le garçon reculer, un mince sourire éclaira son visage :
- Tu as peur de moi, Fin ? interrogea-t-elle en s’asseyant à côté de lui. Le garçon frémit, mais ne répondit pas. Jadeï l’attrapa par le menton, le força à la regarder. Son sourire s’agrandit :
- Je savais bien que je te faisais peur, mais j’ignorais que je te terrifiait ! déclara-t-elle après quelques secondes.
- En effet, j’ai peur de toi, et alors ! répliqua Fin en se dégageant.
- Et alors ca signifie que tu ne me fais pas confiance !
- Mais…mais si, bien sur que je…
- Ne me ment pas ! Ne joue pas à ce jeu là avec moi ! s’exclama-t-elle en le fusillant du regard. Tu sais parfaitement que j’ai raison.
- Oui, Jadeï, tu n’as pas tort. En effet, j’ai parfois du mal à te croire… tu es si mystérieuse si… calculatrice… Tu est une excellente stratège et j’ai parfois l’impression que tu cherche à me manipuler… avoua le garçon en évitant soigneusement de la regarder.
La jeune fille s’esclaffa :
- Tu as parfois l’impression ! Fin… franchement, tu es mon meilleur ami… pourquoi est-ce que j’essaierais de te manipuler !
- Je…je ne sais pas… au fait, l’Elue… où est-elle ? demanda-t-il pour changer de sujet.
- Je l’ai laissé en sûreté dans son monde… en attendant de lui trouver un guide…
- Un guide… ? répéta bêtement le jeune homme.
- Oui. Quelqu’un en qui j’ai totalement confiance, qui connaisse bien les Passages et les Mondes.
Tout en parlant elle jeta un regard éloquent au prince, qui sursauta :
- Non, Jadeï ! Je ne peux pas ! Et ma mère ne va jamais vouloir ! Inutile de me forcer ! C’est impossible ! s’exclama-t-il en secouant vigoureusement la tête.
- Tu iras ! De grès ou de force, même si je dois te traîner jusqu’au monde des Elfes, tu iras. C’est ton destin, Fin. Tu ne peux rien y changer.
- Co…comment le sais tu ?
- J’ai consulté un de mes amis Lutins, qui l’a lu dans les étoiles.
- Tu fréquente des Lutins, maintenant ! s’étonna-t-il en haussant les sourcils.
La jeune fille haussa les épaules :
- Tu es bien amis avec des Fées. En tout cas, n’essaie pas de changer de sujet. Tu dois y aller, Finraël. Un point c’est tout !
- Et…ma mère ?
- Ta mère ! Je me charge de la convaincre ! répliqua-t-elle, un sourire presque carnassier aux lèvres.
Le garçon sursauta. Depuis l’arrivée de Jadeïla, il était mal à l’aise, mais là… Attrapant la dague qu’il portait en permanence, il la pointa sur elle :
- Je t’interdis d’utiliser tes pouvoirs su ma mère !
Sans se départir de son calme, l’Océanide se leva, les yeux flamboyants de colère. Le poignard échappa des mains du prince, et, après avoir traversé la pièce en tourbillonnant dans les airs, alla se ficher dans le mur, à côté d’un portrait de Jadeïla dessiné par le garçon lors de sa dernière visite.
Finraël laissa retomber ses bras le long du corps, tremblant de tous ses membres. La jeune fille soupira, se laissa retomber dans un fauteuil, et murmura :
- Fin, tu sais bien que je t’adore…
- Mais bien sûr ! ironisa le garçon, reprenant son sang froid. Il marcha vers le mur, tendit la main vers le manche de son arme. La voix sèche de la jeune fille, dans son dos, l’arrêta dans son geste :
- Si tu fais encore un seul mouvement vers ce poignard, tu me verra dans toute ma puissance. Et tu sais parfaitement ce que cela signifie. Je ne veux pas te faire souffrir, Fin, mais si tu m’y oblige…tu en subiras les conséquences…Ce serait vraiment dommage…
Le garçon soupira, et retourna à sa place. Baissant la tête, il murmura :
- Je crois que je n’ais pas le choix…
- Enfin tu t’en rend compte !
- Mais…pourquoi tiens-tu absolument que j’y aille, moi ? Je n’ai aucune connaissance guerrière, je ne sais ni manipuler une épée, ni monter à cheval correctement.
- Tu parles cinq langues importantes, tu as beaucoup voyagé, reçut une éducation de diplomate… et tu es presque aussi bon que moi, une fronde à la main.
- J’ai eux une excellente professeur ! répondit-il en la regardant timidement.
Jadeï sourit. Enfin, ils retrouvaient la complicité qui les unissait d’habitude.
- Alors… c’est d’accord ? demanda-t-elle doucement.
Le jeune homme hocha la tête, avalant difficilement sa salive. De toute façon, il n’avait pas le choix…
Ecrit par Cassandra, le Lundi 19 Mai 2003, 10:56 dans la rubrique Textes de Cass.