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Destinées.
--> Chapitre 16.
Des ombres. Partout. Qui jaillissaient des nombreux recoins, et angles formés par les maisons mitoyennes mais irrégulières. Nalia sortit sa dague. La lame nue brilla au clair de lune. Elle distingua d’autres éclats métalliques, tout autour d’elle. du coin de l’œil, elle parvint à percer l’obscurité, et découvrit que leurs agresseurs, des Trolls, les encerclaient. Finraël, qui ne portait pas d’arme, commençait à paniquer. Dos à dos, les enfants se rendirent bientôt compte que la partie était perdue d’avance . Les Trolls continuaient à s’approcher, menaçant. Nalia sursauta, en reconnaissant, tapie dans un coin, la vieille du magasin. Ainsi, son intuition était juste : c’était elle qui dirigeait les opérations. Elle n’eut pas le temps d’y songer d’avantage. déjà, une main sèche et énorme la saisissait par la ceinture. Une porte s’ouvrit. Au passage, Nalia, bringuebalée sans ménagement, se cogna la tête contre un mur. A demi assommée, elle se rendit à peine compte, quand elle atterrit sur le sol, près de Finraël , qu’on l’avait désarmée.
Elle entendit la porte se refermer, et ferma les yeux, épuisée. Finraël, ne la voyant pas bouger, et ne sachant pas si l’Elfe était évanouie ou simplement endormie, s’insulta de tous les noms. Il aurait du l’écouter ! Ah, pourquoi avait-il douté d’elle ! Nalia avait bien raison, il n’avait aucune expérience de la vie. Sans un mot, il regarda la jeune fille. La tête de l’Elfe glissa sur les genoux du garçon. Elle gémit doucement. Finraël n’osait bouger, de peur de la réveiller. En silence, il la regarda. Ses cheveux commençaient à reprendre leur couleur d’origine. Il devina que les yeux, derrière les paupières closes, subissaient les mêmes changements. Les lèvres, légèrement entrouvertes, laissaient apparaître des dents blanches comme des perles. Comment avait-il pu la comparer à Jadeïla ? Elles étaient bien différente. L’Océanide était ambitieuse, Nalia se contentait de ce qu’elle avait. Jadeïla impressionnait, terrifiait, l’Elfe persuadait. Elles avaient par contre la même force de caractère, la même fougue doublée de prudence. Le même courage sans témérité, la même faculté à aider les autres sans se soucier d’elles même. Mais elles ne l’utilisaient pas de la même façon. Finraël devait bien reconnaître qu’il préférait le mauvais caractère de Nalia au mystère apeurant de Jadeï.
Au bout d’un moment, Nalia bougea à nouveau, et Finraël, tiré de sa rêverie, regarda autour de lui. Ils se trouvaient dans une pièce humide, sûrement une cave. Les murs, couverts de mousse, ne comportaient aucune fenêtre. Impossible de savoir combien de temps s’était écoulé. Finraël se mit à réfléchir : pourquoi les avait on emprisonnés ici ? Sûrement pour les emmener ensuite quelque part. Il était inutile de les garder dans cette cave. Mais alors… les brigands allaient devoir attendre le petit jour et l’ouverture des portes pour sortir de la ville. Et a ce moment là, où iraient-ils ? Finraël imagina plusieurs scénarios, mais n’en jugea aucun réaliste. Si seulement Nalia se réveillait ! Avec ses pouvoirs, elle allait sûrement réussir à les sortir de là ! Mais l’Elfe continuait à dormir. Enfin, il semblait à Finraël qu’elle sommeillait, mais il n’arrivait pas à en être sûr. Le garçon n’osait pas la réveiller lui même. La main de Nalia tomba sur la sienne. Finraël fut traversé par un vague de douleur intense. Des images défilaient dans sa tête.
Une femme, à la longue chevelure brune, aux grands yeux violets. Une Elfe. Finraël s’aperçut qu’elle ressemblait énormément à Nalia. Sa mère, peut-être ?
Des secousses. Un tremblement de terre ! Des Elfes qui couraient partout, se perchant dans les arbres pendant que la femme donnait des ordres. Les secousses semblèrent s’amplifier. Lentement, un creux se forma dans le sol. Une crevasse, sombre et béante, s’ouvrit. La femme hurla le prénom de sa fille. Un cri déchirant, auquel répondit un autre hurlement, remplit de désespoir et de colère. C’était Nalia qui pleurait.
Finraël se rendit compte qu’il avait vu la scène par les yeux de la jeune fille. Tout cela s’était réellement passé, et apparemment, la scène revenait à la jeune fille pendant son sommeil, se transformant en cauchemard. Finraël frissonna. Tout ceci paraissait si réel ! Comme si il avait vraiment vécu la scène !
Il se rendit compte que Nalia, lovée contre lui, tremblait. Des sanglot nerveux ébranlaient tout son corps, tels des coups de bélier contre une porte.
- Ce cauchemard…tu l’as vu aussi, hein ? demanda-t-elle entre deux hoquets.
- Oui… j’ai tout vu, Nalia. Je suis désolé. Pour tout ca.
Nalia inspira à fond, plusieurs fois. Elle réussit à cesser de pleurer.
- C’est …bizarre… je crois que…je t’ai transmis mon cauchemard.
- Comme si je l’avais vu moi même. Il frissonna . Comment ca se fait, à ton avis ?
- Je n’en sais strictement rien. Ca doit être une forme de télépathie. Jadeï ne m’a pas tout expliqué.
Elle soupira, s’adossa contre le mur, grimaça, à cause de l’humidité. Elle tourna la tête vers le Farfadet. Tout son visage avait repris son apparence normale.
- Tu sais…je…je m’excuse pour tout à l’heure…tout ce que j’ai dit…
- Ce n’est pas grave. Je me suis comporté comme un imbécile. Si je t’avais écouté, nous n’en serions pas là.
L’Elfe soupira de nouveau, fronça les sourcils.
- Je ne vois aucun moyen de sortir d’ici. La porte doit être fermée, et je ne peux pas l’ouvrir .
Finraël sursauta. Il avait cru que Nalia les tirerait de cette situation. Maintenant, il comprenait qu’il n’en était rien. L’Elfe, aussi impuissante que lui, ne pouvait que se livrer à des suppositions.
Ils parlèrent longuement, essayant vainement de trouver un moyen de sortir. Mais rien ne leur vint à l’esprit. En désespoir de cause, ils se mirent à parler d’eux.
- Mon père a disparut après la naissance d’Erza. On ne sais pas ce qui s’est passé. Depuis, ma mère est devenue très protectrice. Elle nous interdisait de sortir du palais, de voir le monde extérieur. D’ailleurs, je dois avouer que ca ne m’intéressait pas. Mais un jour, Erza s’est enfuit. Elle en avait assez, et voulait partir de ce palais, qu’elle considérait comme une prison. Alors, elle a prit ses affaires, et, la nuit, est partie du palais. Elle avait laissé une lettre dans ma chambre, pendant que je dormais. Je l’ai montrée à ma mère. Elle a organisé des recherches pour retrouver ma sœur. Mais elles n’ont jamais abouti. Quelques semaines plus tard, un messager d’un royaume voisin vient nous annoncer que Erza était retenue là bas, et que si Lisaline ne retirait pas son armée de l’alliance formée par de nombreux mondes contre Goshenar, il tuerait ma sœur. Ma mère, ne sachant plus que faire, n’a pas voulut envoyer de soldats là bas, car cela aurait été le signe de la déclaration d’une guerre que nous aurions forcément perdu. Depuis, je n’ai plus de nouvelle de ma sœur. Est-elle encore vivante ? Je n’en sais rien du tout. D’après la prophétie, ta première tache serait de la libérer, car alors, l’ennemie ne pourrait plus faire pression sur ma mère, et son armée s’ajouterait à celle es autres monde pour combattre Goshenar, ce qui serait un sacré avantage pour nous. Mais maintenant que nous sommes ici…
Nalia hocha la tête. Oui, maintenant, ils ne pouvaient qu’attendre. Et voir ce qui allait se passer. Ils se turent, fermèrent les yeux, mais ni l’un ni l’autre n’arrivait à dormir. Les nerfs à vif, Nalia se leva, et commença à faire les cent pas dans la pièce. Finraël, moins énergique, se contentait de la regarder. Soudain, il vit L’Elfe se retourner vers la porte, se pencher légèrement en avant, les jambes pliées, prête à bondir.
Finraël comprit ce qui l’avait alertée quand il entendit un cliquetis. Une clé tournée dans la serrure de la porte. Celle-ci ne tarda pas à s’ouvrir, cédant le passage à un Troll armé d’une épée. Il prononça quelque chose, dans son langage. Nalia lui répondit. Apparemment, elle l’avait insulté. Le monstre, rapide comme l’éclair, se déplaça vers elle et la gifla, de son énorme main griffue, qui laissa une marque rouge et enflammée sur la joue de l’Elfe. Celle-ci s’étala par terre, sans un cri. Finraël eut peur qu’elle se soit évanouie, mais il fut vite rassuré en la voyant se relever, furieuse. Elle se frotta la joue tout en jetant un regard noir à son agresseur, qui éclata d’un rire guttural. Il articula une phrase. Nalia soupira, se tourna vers le Farfadet :
- Il faut le suivre. Nous n’avons pas le choix.
Le garçon jeta un coup d’œil au Troll, à la joue enflée de Nalia, et fut vite sûr de ne rien pouvoir faire. La porte se referma derrière eux. Ils suivirent le Troll, qui les conduisit à l’air libre. Il faisait jour. Le soleil venait juste de se lever. Les deux adolescents, surpris par la luminosité, mirent un moment à s’y habituer. On les conduisit près d’une charrette tirée par deux bœufs, et ils durent grimper dedans. Là, deux Trolls les ligotèrent solidement, et les bâillonnèrent. La charrette, conduite par la vieille femme du magasin de vêtement, partit en cahotant. Les deux enfants franchirent les portes de la ville sans que personne ne les voit. Ils s’éloignèrent vers le sud, conduit par la vieille femme diabolique, dont ils ignoraient le dessin.

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Ecrit par Cassandra, le Jeudi 26 Juin 2003, 16:15 dans la rubrique Textes de Cass.