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EverybodyStory
Le concepte est ici

* ** *** ** *
Le sol trembla sous les sabots des chevaux du Comte de Lansaval. Lyane, qui guettait à la fenêtre depuis l'aube, gémit de contentement. Enfin... Enfin, ils venaient la chercher. Du haut de ses dix-sept ans, elle fixa les cavalier qui allait l'emener vers la gloire. Servir de lectrice à la Comtesse de Lansaval mère... Quel tremplin vers Versailles! La jeune fille se releva de sa bergère. Ses longs cheveux noirs, relevés en une couronne de tresses, ses grands yeux verts étincelants de joie et de défi, tout en elle était une promesse. Oui, elle serait la prochaine Étoile de Versailles...

On frappa à la porte, Sofia, la nurse de Lyane pénétra dans la vaste chambre bordeaux.
"-Mademoiselle ! Les envoyés du Comte de Lansaval sont arrivés, vous êtes attendue en bas !"
Lyane n'arrivait toujours pas à le croire, elle attendait ce moment depuis des années maintenant. Elle allait avoir sa place à la Cour ; elle ne serait plus, juste la fille du Duc de Riel, ou la soeur de Frédéric de Riel, le jeune homme le plus en vue de la Cour ; elle allait enfin devenir une adulte.
Elle se dirigea vers sa glace, vérifia qu'elle présentait bien puis elle s'apprêta à descendre. C'était sans compter qu'elle était encore sous la responsablité de Sofia jusqu'à ce qu'elle franchisse le seuil de la propriété...
"-Mademoiselle ! Votre corset n'est pas assez serré, approchez !"
Une fois que sa robe fut bien ajustée, la jeune fille se retourna et s'adressa à sa confidente.
"-Sofia, merci pour tout ! Vous aurez toujours une place dans mon coeur. Je vous écrirai, c'est promis.
-C'est bien sûr que vous n'avez rien oublié ? Je ne serai plus là pour assurer vos arrières désormais, il vous faudra vous débrouiller seule !
-Je le sais Sofia, mais je n'ai pas peur, tu m'as bien préparé à cela !"
La vieille dame baisa le front de sa protégé, l'admira une dernière fois, puis elle sortit, ouvrant le chemin à celle qui était promise à un brillant avenir. La jeune fille suivit sa gouvernante, courant presque tant son impatience était forte. Une volée d'escalier défila sous ses pieds, et elles franchirent la grande porte du chateau. Lyane inspira profondément l'air frais, espérant y puiser assez de courage pour ne pas pleurer. Elle allait tout quitter. Son chateau, sa nurse, sa famille... Mais en contrepartie, quelle brillant avenir s'offrait à elle! Elle baissa la tête, prenant une allure respectueuse de circonstance.

Elle se dirigea vers les cavaliers précédé de sa nurse, elle les salua et écouta les dérniéres recommandation de Sofia:
-"Mademoiselle, soyez bien poli, suivez bien les conseils que l'on vous donnera, et...
-Oui, ne t'inquiéte pas Sofia, je ferais attention a moi, tu pourras me rendre visite?
- Ca serait avec plaisir mademoiselle Lyane mais a mon age, il m'est bien difficile de suppoter un si long voyage"
Elle colla sa bouche sur les joues de la jeune fille, et hésitant un instant, l'entoura de ses bras, comme une mére qui regréter de devoir quitter son enfant, lyane senti comme une goute d'eau, lui couler le long de sa joue, Sofia était bien triste de voir s'en aller Lyane, mais elle savait que c'était grace a ce travail, qu'elle pouvoir grandir!!
Lyane, monta sur le cheval que lui tendant un jeune homme, surement le fils de la contesse de Lansaval, il était d'une élégance...

Ses beaux cheveux roux encadrant son doux visage aux traits quelque peu féminins faisaient ressortir la beauté des ses yeux vert émeraude. Il semnlait y avoir sur son visage autant de taches de rousseur qu'il y a, la nuit, d'étoiles dans le ciel; son sourire était si chaleureux que... "-Mademoiselle? demanda-il, peut-être pourriez-vous montez sur le cheval..." Lyane, arachée à sa comtemplation, bredouilla quelque chose qui ressemblait vaguement à un "Euh... ou...oui, oui, bien sur" avant de se diriger vers le bel étalon blanc qu'on lui présentait.

Lyane monta gracieusement sur sa monture. Elle soupira d'aise. Elle suivit le jeune homme du regard et, quand il vint se placer au milieu des domestiques, elle hoqueta de stupeur. Il était si beau, si élégent, si rassé! Il ne pouvait pas etre un domestique! C'était impossible! La jeune fille aretta de le fixer et regarda droit devant elle. Tout son corp était troublé, tellement quelle en oublia sa pauvre Sofia et partit sans un dernier signe de la main. Le long cortège s'ébranla et l'on se mit en route sous le pâle soleil de cette fin d'après-midi. Les terres du Compte de Lansaval se trouvait à une soicentaines de lieux. Lyane et son escorte n'y arriverais pas avant la tombée de la nuit...

Les chevaux se lancèrent dans un vif galop : le corps tout entier de Lyane vibrait au rythme des fers des chevaux claquants sur le sol. Sa robe pourpre dansait dans le vent, laissant apparaître ses petits mocassins..
Raide sur son cheval, les yeux mouillés et le regard dans le vide, la jeune fille repensait à sa nurse qu'elle avait abandonnée.. elle espèrait de tout son coeur que Sofia lui écrirait, au moins une fois.. Au moins pour prendre de ses nouvelles.. au moins pour lui montrer qu'elle ne l'oubliait pas..

Elle était perdue dans ses pensées lorsqu'une goutte de pluie tomba sur le bout de son nez qu'elle avait petit et gracieux : le ciel s'était couvert de sombres nuages, et un orage s'annonçait..

<< Halte ! cria le valet qui menait le groupe, nous allons nous restaurer dans cette auberge, et, si l'orage nous prend de court, nous dormirons ici.
_ Mais, et la comtesse de Lanseval ?  Ne sera-t-elle pas inquiète, en ne nous voyant point arriver ? prononça Lyane timidement.
_ Ne vous faites pas de soucis Mademoiselle, la comtesse a l'habitude, elle sait que nous arrivons souvent avec un ou deux jours de retard. De plus, les chevaux ont besoins de repos, et un peu de foin et d'eau ne pourront pas leur faire de mal !
_ Soit, se résigna Lyane, légèrement déçue de ne pas avoir pu rencontrer la dame le soir même. >>

Elle descendit gracieusement de sa monture, et leva le nez. En lettre d'or était écrit :


<< Auberge des rosiers >>.


Quel doux nom !
Elle adorait les rosiers, surtout les roses anciennes : elle aimait les cultiver, et humer leur odorant parfum; elle aimait les voir s'épanouir et s'ouvrir dans toute leur splendeur; elle aimait les collectionner et les admirer toutes, tous les jours, en vantant leurs qualités à Sofia; mais le plus beau de tout, le plus magique, ce qu'elle préférait, était de recevoir un bouquet de rose de l'être aimé..
Ahhh.. si seulement ce beau domestique ( quel était son nom d'ailleurs ? ) pouvait lui offrir une poignée de roses, rien qu'une poignée,  en lui donnant à nouveau ce sourire si chaleureux qui lui avait fait monter le sang aux joues quelques heures plus tôt et qui l'avait rendue, en moins de 30 secondes, follement amoureuse...

La jeune fille sursauta. Qu'avait-elle pensé? Qu'elle aimait un domestique! Qu'elle folie! Elle releva la tête, arrogeusement, comme pour s'autodéfier de penser l'inverse. Elle entra donc, d'un pas conquérant et majestueux, dans la salle commune de l'auberge. Elle jeta sur tout un regard de dédain et alla s'assoir sur un fauteuil près de la grande cheminée de grès et réclama: - Une soupe de cresson, bien chaude et bien salée! Elle entreprit d'enlever sa mante trempée et de desserer, très légèrement, sa robe. Sa coiffure lui paisait mais elle préfèrait grader sa courrone de cheveux à défaut de véritable courronne. - Mademoiselle... Votre soupe... Lyane se returna vers la voix et sourit au nouveau venu lorsqu'elle eu finit de le détailler; un petit homme, aussi large que haut, à la face poupine et aux yeux bleux d'ange. Il l'a regardait avec émerveillement et lorsqu'elle prit son bol de soupe et soupira de joie comme si une sainte l'avait approché. - Je suis vraiment enchanté d'éberger la magnifique fille du Duc de Riel, ne fusse que pour une seule nuit... Avez vous besoin d'autre chose? Lyane fit signe que non et se retourna vers le feu craquant. Elle fixa les flammes et but à petites gorgées sa soupe.

Le reste du petit groupe pénétra dans l'auberge ; un homme d'un certain âge s'avança vers eux et s'adressa directement au jeune homme qui avait ébranlé le coeur de Lyane. En entandant son nom dans la conversation, la jeune fille tourna la tête et ne put s'empêcher de fixer le jeune homme roux, mais elle se faisait discrète ; elle était perturbé par les sentiments qui se frayaient un chemin dans son coeur ; ils étaient plus intenses chaque minute, chaque seconde qu'elle passait à l'observer. Elle ne comprenait pas, elle était amoureuse, elle en était sûre ; mais il y avait quelque chose de plus, une nuance qu'elle ne parvenait pas à saisir. Du haut de ses 17 ans, la fille du Duc de Riel avait déjà eu de multiples amoureux ; elle était très jolie et ses grands yeux verts ainsi que ses boucles brunes avaient déjà causé bien des chagrins dans les coeurs des jeunes garçons de la région. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait tout partagé avec Joël, le fils du Duc d'Herry, il était son meilleur ami ; mais ces dernières années, elle s'était souvent demandé s'il n'existait pas plus que de l'amitié entre eux ; elle avait le sentiment de le connaître tellement bien... et elle était sûre qu'il la connaissait aussi par coeur. Mais là, elle venait de comprendre qu'elle n'aimait pas Joël, comme on Aime, et qu'elle n'était pas amoureuse de cet inconnu comme sa soeur aînée, Eloïse, prétendait aimer tous les jeunes gens qui lui faisaient la cour. Tout cela était différent, mais elle ne comprenait pas pourquoi. Perdue dans ses pensées, elle laissait son regard errer autour d'elle sans vraiment regarder ce qui l'entourait. Systématiquement, ses yeux retrouvaient leur chemin vers Lui. Quelques instants plus tard, il suivit le tenancier à l'étage faisant signe à sa troupe de le suivre. Lyane posa son bol de soupe, maintenant vide sur un table basse, se leva et suivit le mouvement, se demandant où elle allait passer sa première nuit loin de son foyer. Le vieil homme lui indiqua une chambre, elle attendit de voir les cinq jeunes hommes qui constituaient son cortège pénétrer dans deux autres chambres, puis elle se décida à entrer dans celle qu'on lui avait assigné.

La nuit se passa sans encombres : Lyane avait dormi comme un bébé malgré les nombreux coups de tonnerre ! Elle ouvrit délicatement ses yeux d'émeraudes mais les refermit [??] aussitôt : la lumière de ce jour nouveau l'éblouissait.. Elle étira doucement ses bras au-dessus de sa tête et soupira d'aise. La jeune fille imagina avec délice sa vie future : ses habits, ses loisirs ... et ses amours ! Bien sûr, elle savait qu'aucune histoire n'était envisageable avec le Beau Domestique, jamais elle ne pourrait profiter de son sourire, de son regard, de ses lèvres... jamais...

Trois coups frappés à la porte la sortie de ses rêveries et la ramenèrent sur terre. Elle balbutia un pudique << Entrez >> tout en s'enveloppant de sa robe de chambre. Une jeune fille, à peine plus âgée qu'elle, entra dans la petite chambre : elle était vêtue d'une longue robe sobre qui enveloppait son corps un peu rondouillard. Elle avait une bonne tête ! De grands yeux bleux, des cheveux blonds et bouclés montés en chignon, des joues dodues et un sourire radieux ! Cette femme illuminait la pièce tant elle semblait heureuse et bien portante. De suite elle plue à Lyane, qui lui rendit poliment son sourire..

La jeune fille s'avança près de Lyane et lui expliqua tout ce qu'elle devait savoir : la situation de la comtesse, sa servante enfuie, ses neufs enfants.. Elle lui expliqua quelles seraient ses corvées et où elle logerait. La damoiselle écoutait sagement, en acquièssant à chaque fin de phrase : celà fit rire la jeune fille ! Puis, lorsque cette dernière eut fini son discours et ses explications, Lyane ne pût s'empêcher de lui demander son prénom.

- Clara. Pour vous servir ...
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"- Bien Lauranne, laissez-moi... ." La comtesse de Lanseval était bien lasse en cette fin d'apres-midi. Le temps était doux, mais encore frais, comme souvent en cette saison. La comtesse portât une main sur son ventre rebondi. Elle attendait son 9ème enfant, à 40 ans passés. Un vrai miracle croyait-elle. Elle ne pensait pas, à son age, etre encore capable d'enfanter. Elle le redoutait un peu, d'ailleurs. Le temps n'avait pas épargné ses forces. Son mariage, très tôt, avec un homme beaucoup plus vieux qu'elle. Elle avait espéré qu'il décède vite, mais une douce magie l'avait envahie auprès de cet homme. Maintenant, elle redoutait que le seigneur rapelle à lui ce beau vieillard, qu'elle aimait tendrement. Le seigneur! Il avait toujours semé des embûches sur sa route, afin de l'éprouver. Mais elle etait là, à quarante ans passés, à porter son neuvieme enfant.

Ensuite elle était venue à la Cour, encore jeune, afin de servir d'appui à son Comte de mari. Paris, ce n'était pas comme la campagne, il fallait paraître, être forte, rayonner, masquer, tricher et intriguer. Tout y était plus compliqué. Surtout quand votre beauté et l'âge de votre mari font aller bon train les mauvaises langues. Mais elle avait résister. Elle était toujours là, son mari aussi, sa réputation sans tache.

Ses neufs enfants, enfin presque neuf enfants. Un petit mort avant même d'être né. Un autre n'ayant pas passé plus de deux ans avec eux. Deux petits garçons en plus... Juste après un petit malingre et deux filles... Elle pensait alors que son mariage était maudit. Mais bien vite vinrent les jumeaux, beaux, fort, racés... Tout comme leur père. Puis vinrent encore deux filles...Et voilà, la relève... A 40 ans. Bien sur, il y avait cet autre, celui qu'elle n'osait pas nommer...Né alors qu'elle n'avait que 16 ans, abandonné aux domestiques... Celui qu'elle avait tu pendant si longtemps avant de craquer, un soir, et de tout avouer à son mari. Il avait été tellement compréhensif... Mais elle devait se taire à la Cour, afin de ne pas devenir une arme dans les intrigues contre son mari. Le neuvième donc, allait poindre son nez, d'ici la fin de la saison...

Et cette courtisane, cette petite sotte qui trouve judicieux de s'enfuir avec un amant juste avant que ne commence la saison des réjouissances à Versailles... Juste au moment le plus fatiguant pour une dame de la Cour... Enceinte, qui plus est... Plus toute jeune de surcroît. Et mariée au Comte de Lansaval... Non, elle s'était enfuie!! Elle qui détestait avoir à faire avec du nouveau personnel... Il allait falloir accueillir la nouvelle venue, lui montrer les usages, faire bonne figure, y compris devant ses fautes! Vraiment, elle n'avait pas besoin de ça.

D'autant plus qu'on disait jusqu'à la Cour que la fille du seigneur de Riel était belle comme le point du jour...

"- Bien, trève de faineantise!" se dit la Comtesse. En effet, il était déjà tard et elle ne s'était pas encore occupée de débattre du menu du repas avec son cuisinier qui n'en faisait qu'a sa tête devant ses fourneaux. Elle n'avais même pas fini ses taches de l'apres-midi. Elle aimait prendre part aux préparatifs du dîner, les fleurs dans les vases, des roses surtout. Elle et son mari les aimaient de tout leur coeur. Les fleurs, donc, la table, les mets, leur cuisson, leur préparation, elle ne rechignait pas à mettre la main à la pâte. Un peu plus de sel par ici, une creme plus légère par là, on redresse un peu le plat et voilà, le dîner est parfait. Elle tenait beaucoup à avoir un intérieur impeccable. Sa nourrice lui avait maintes et maintes fois répété, lorsque la Comtesse etait petite, que l'extérieur reflétait l'intérieur. Ainsi, elle veillait à ce que son logis, sa mise soit toujours irréprochable. Au fil des années, le Compe s'était habitué à retrouver une femme dont les atours et le service étaient parfaits. Il savait ainsi quand il rentrait d'une dure journée de labeur qu'il trouverait sa femme, ses enfants et un délicieux repas tout chaud qui l'attendaient. Il savait aussi que l'organisation de sa femme leur permettait de faire face à toutes les circonstances. Si un dîner d'affaire s'organisait à l'improviste, il savait qu'il pouvait emmener les dignitaires et autres collaborateurs chez lui. Sa maison était toujours impeccable et personne ne se sentirait en trop, dans les pièces luxueusement décorées et entretenues de leur logis parisien. Il pensait qu'après toutes ses années, sa femme avait le droit de se relacher, de déléguer les tâches ménagères à une suivante, surtout maintenant qu'elle etait enceinte. Mais la Comtesse ne prétendait pas déléguer quoi que ce soit à qui ce soit.

Mélisandre, quelle merveilleuse épouse... Depuis toutes ses années, jamais son dévoûment n'avait faibli. Bien sûr, au début, il avait bien senti quelques réticences dans l'attitude de cette menue jeune femme de tout juste 20 printemps. Il avait même eu mal au coeur de l'enlever, elle si jeune, à sa famille. Mais il devait se remarier. Même si il avait encore beaucoup de peine d'avoir perdu son épouse en couche a peine deux ans plus tôt. Le Comte Pierre de Lansaval avait fait un premier mariage d'amour. Avec Elisabeth, jeune normande dont la famille était fortunée en Angleterre. Son père ne lui avait jamais vraiment pardonné de s'être marié avec cette roturière. Leur mariage avait été long et plein d'amour. Malheureusement, la première grossesse de sa femme, très tardive malgré leurs efforts, l'avait emportée. Elle et le bébé. Son travail le retenait beaucoup à Versailles. Elisabeth n'avait jamais vraiment aimé Paris. Elle qui était née dans les verte prairie d'angleterre avant de s'établir en Bretagne, près du château des Lansaval. Elle ne s'était jamais plainte mais il voyait bien l'eclat de ses yeux bruns, presque fauves s'étioler jour apres jour. Son travail le retenait longtemps loin d'elle. Il n'avait pas le temps de s'occuper d'elle, de la distraire, parfois même pas le temps de l'embrasser.

Une fois veuf, il avait juré de ne plus se marier, son travail, son sacerdoce lui prenant trop de temps pour s'occuper d'une épouse. Puis le temps l'avait rattrapé. il avait bien vu que sans femme, Paris était moins agréable, moins malléable. Les attraits d'une femme parfaite maîtresse d'intérieur font parfois des miracles, là où la diplomatie a échoué. Poussé par ses amis, et par la nécéssité, il fallait bien l'admettre, il s'était donc mis en quête d'une nouvelle épouse. Son ami de toujours, le vieux Duc de la Moire, lui avait parlé d'une de ses nièces, issue d'une grande famille noble mais désargentée. Cette beauté, lui avait-il dit, allait compter ses 20 printemps et croulait sous les prétendants. Elle prétendait n'en épouser aucun, malgré les colères de son père. Avec l'appui du Duc, sa fortune personnelle et sa position en vue, le Comte de Lansaval était certain un prétendant de choix. Inespéré pour une jeune femme venant d'une famille pauvre. Il y avait bien aussi cette Eloïse de Riel, soeur du jeune Frédéric de Riel, qui s'était jetée à ses pieds lors d'un des bal de la Cour. Elle avait fait semblant de glisser, la petite maligne, afin de s'écrouler ( fort grâcieusement d'ailleurs) à ses pieds. Elle ne l'avait pas quitté de la soirée, après cela. Cette péronelle de 16 ans à l'époque savait y faire avec les hommes. Un homme moins averti que lui s'y serait sûrement laissé prendre. Mais il avait vu juste : elle ne courrait qu'après les grosses fortunes. Il avait fini par faire sa demande auprès des parents de la future comtesse de Lansaval et avait épousé la jeune femme. Il avait eu peur de la déraciner, de la jeter en pâture aux courtisans de Paris mais le vieux Duc lui avait fait remarquer que la petite, comme il l'apellait, était bien plus maligne qu'elle n'y paraissait.

20 ans après le  soir de ces noces improbables, il pensait à elle avec cette tendresse empruntee de respect qui l'avait subjugué ce fameux soir. Elle était apparue, toute de blanc vêtue et lorsqu'elle l'avait apperçu elle n'avait pas cillé. Le Comte se savait séduisant malgré son âge mais il savait aussi que les jeunes femmes rêvent à des mariages plus romanesques que le sien. Elle n'avait pas tressaillit, pas sourcillé lorsqu'ils ont été présentés. Elle l'avait respectueusement salué, avant de prendre place près de lui, à l'Eglise et de lier son destin à celui du Comte pour l'éternité. 20 ans déjà... et toujours ce respect, toujours cette maturité, peu commune pour une femme élevée à la campagne, cette conscience aigue des jeux de pouvoirs. Il avait bien de la chance d'etre aimé d'une femme pareille. Car elle l'aimait, il n'en doutait pas. Bien sûr les débuts ont été difficiles mais à présent elle lui témoignait une telle affection que rentrer chez lui était devenu une fête. Il avait même réussi à oublier Elisabeth. Enfin presque...

Pendant ce temps-là, Mélisandre errait dans l'hotel particulier parisien qui lui servait de demeure principale depuis 20 ans bientôt. Elle avait toujours quelque chose a faire dans cette maison. Recevoir les livreurs, commander les denrées, recevoir les doleances des domestiques, s'affaire à sa tapisserie, faire de la musique, surveiller les suivantes et serviteurs; son quotidien ne manquait pas de vie. Et maintenant qu'elle etait enceinte, elle n'etait plus aussi prompte.
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L'agitation s'empara de la cour intérieur du logis. Les cavaliers de son mari etaient arrivés et, avec eux, la nouvelle suivante, cette Lyane de Riel. Elle observa la jeune femme qui sautait de son cheval par la fenêtre. "Vive, un peut trop peut-etre... Enfin nous verrons bien". La comtesse rejoignit ses autres suivantes dans le salon d'apparat. Elle s'installa confortablement dans une bergère et attendit. Lorsque Lyane parut, encore vêtue de son manteau de voyage, un frisson parcouru la foule des demoiselles ammassées cà et là dans le salon. La nouvelle venue était fine, gracile et lorsqu'elle ôtat sa capuche et plongeat en une grande révérence, son geste laissa entrevoir la finesse de son coup et la majesté de ses épaules. Elle baissa les yeux dans un effort pour ne pas observer avidement le monde nouveau qui s'ouvrait à elle.

Lyane tremblait comme une feuille : elle avait entendu dire que la comtesse n'était pas une maitresse commode bien qu'elle soit d'une grande probité. Si elle voulait se faire un nom, plus précisément un prénom, Lyane devrait compter avec la Comtesse. Lyane remarqua d'emblée l'inconfort certain dans lequel se trouvait Mélisandre et, quand celle-ci l'eut autorisée à se relever, elle accourut lui placer un coussin derriere les hanches, tapota les coussins de son dos et l'installa confortablement. Mélisandre fut surprises de cet empressement. Peut-etre était-ce de bon augure...

Lyane se recula et fut ravie d'apercevoir un léger sourire traverser les lèvres de la Comtesse ; elle se devait de se faire apprécier d'elle dès le premier jour si elle voulait, elle aussi, pourvoir apprécier sa vie ici. C'est alors que Mme de Lansaval prit la parole, -Lyane de Riel, exact ? -Oui Madame, je suis ravie de faire enfin votre connaissance. -Bien, j'espère pouvoir en dire autant de vous dans quelques jours mademoiselle ! Suzanne va vous montrer votre chambre, elle vous expliquera tout ce que vous devez savoir, vous visiterez la maison, vous rencontrerez tout le personnel... Soyez très attentive, il faut connaître la maison pour m'être utile, c'est bien compris ? -Bien sûr, Madame ! La Comptesse se tourna vers une femme d'un certain âge, à la carrure imposante et à l'embonpoint plus que raisonnable. -Suzanne, je te fais confiance. Je te donne deux jours ; passé ce délai, Mademoiselle de Riel sera à mes côtés et j'espère bien ne rien avoir à lui reprocher ! Sur ce, Suzanne quitta la pièce, suivie de Lyane qui se demandait en quoi consisterait sa "formation".
Ecrit par CharlottAmorr, le Dimanche 22 Juin 2003, 17:51 dans la rubrique Textes de Cha'.

Commentaires :

Lili-la-tigresse
Lili-la-tigresse
24-06-03 à 16:39

Suite!! ps : qui joue encore??

Suzanne l’emmena à travers un dédale de pièces et lui montra une petite chambre, coquette mais chichement meublée de deux lits, une table, deux nécessaires de toilettes et deux coffres. « Ceci est ta chambre, tu la partages avec moi. Avant, c’était Lauranne mais maintenant que Diane s’est enfuie, Lauranne a pris sa chambre. Elle a de la chance : elle ne doit pas la partager. » Lyane jeta un rapide coup d’œil a la pièce et décida que cela lui convenait très bien. Elle venait d’arriver, il ne fallait pas se montrer trop bêcheuse. Et puis Suzanne avait l’air très douce et serait probablement une très bonne camarade de chambre. « Le service commence dès 6.00 du matin. C’est tôt mais la maitresse se lève toujours tres tot, tu t’ »y feras. Le matin est consacré à la maison, l’apres-midi et la soirée aux visites. Quand nous sortons au bal, tout le monde doit etre prete a 20.00 sonnantes. Madame nous laisse dormir un peu plus tard dans ces cas-là. Le service n’est pas difficile donc il doit etre irréprochable. La comtesse à l’air froide au p^remier abord mais elle est bonne au fond. Elle n’aime pas le reconnaître c’est tout. On ne s’occupe pas de Monsieur, sauf ordre exprès de Madame. L’après-midi c’est couture, chant, musique. Tu sais chanter j’espère ? » Sans lui laisser le temps de répondre, Suzanne l’emmena faire le tour de la vaste demeure. Prière au lever à 6.30, petit-déjeuner a 7.00, puis études, lectures et courses « de maison ». Midi sonnante déjeuner, sieste jusqu'à 14.00 puis l’après-midi : lectures ; musique. Vers 18.30 on se prépare pour le repas a 19.00, ne surtout pas être en retard. Soirée. Lyane notait mentalement tous les détails que Suzanne lui fournissait. Elle lui présenta les domestiques, parmis eux Hanna, la cuisinière et Hubert le majordome, les seuls a qui Madame s’adressait directement. La maison n’avait pas beaucoup de personnel mais ils étaient triés sur le volet, tout comme les dames de compagnie. Il fallait faire avec. Heureusement que sa nounou lui avait appris la couture et un peu de cuisine !
Il allait déjà être l’heure de passer à table. Le midi, Madame mangeait avec ses suivantes, le soir, leur repas était donné dans une petite pièce. Il faut s’habiller pour tous les repas, lui dit encore Suzanne avant de la ramener à la Comtesse.

Suzanne entra dans le petit salon et fit une profonde révérence. «Eh bien, s’il faut faire la révérence à chaque fois, je vais passer plus de temps le nez au sol que levé ! » se dit Lyane.
La comtesse n’avait pas bougé, elle écoutait la lecture de philosophie qu’une des suivantes lui faisait. Les autres écoutaient et prenaient des notes en silence. Une fois qu’elle eut fini, la jeune fille se tut. Suzanne et Lyane prirent place dans le salon et Lyane reçut sa première leçon chez la Comtesse. Elle interrogeait les filles, récompensant les unes, corrigeant les autres, gentillement mais fermement. Lyane allait dont aussi s’instruire !! Quelle chance ! Elle qui avait redouté de perdre tout ce qu’elle avait appris chez ses parents ! Elle était intelligente, elle le savait, elle savait aussi qu’une femme digne de ce nom se devait d’être instruite et capable de tenir un discours… Aussi bien qu’un homme, voire même mieux, si elle voulait être respectée. L’heure du déjeuner arriva si vite que Lyane fut surprise d’entendre la cloche annoncant que le repas était servi.

 
Lili-la-tigresse
Lili-la-tigresse
26-06-03 à 16:21

Re: Suite!! ps : qui joue encore??

héééééééééééééé faut enchainer hein sinon j'ai l'impression de bosser seule... et en plus je seche!

 
Cassandra
Cassandra
26-06-03 à 16:24

Re: Re: Suite!! ps : qui joue encore??

Dsl, mais là j'suis vraiment pas inspirée...