Un texte de chez Kazibao
La colombe d'un juif... Partie 1
- Et voilà ! dit maman en me souriant.
Je lui rendis son sourire puis, tout fier, bombant le torse pour bien montrer mon étoile de tissu, je commençai à caracoler dans toute la maison et à pousser de joyeux cris : « Je suis décoré ! Je suis décoré ! »
Papa cessa de lire le journal et me regarda, avec un air à la fois apitoyé et gêné. Ensuite, il me dit d’une voix douce et triste :
- Joseph ! tu sais, si demain, en classe, les autres t’embêtent, dis-toi que c’est parce qu’ils sont jaloux.
- Ils seront jaloux parce que je suis décoré ?
- Euh…C’est un peu ça, oui…
Alors, je regardai, ravi, l’étoile à cinq branches que maman venait de coudre sur tous mes vêtements, y compris sur la vareuse que j’endossais pour aller à l’école. Seulement, un mot écrit dessus m’étonnait. Je demandai à maman :
- C’est quoi, un « youpin », dis ? C’est un grade dans l’armée ? C’est comme un général ?
- Non, mon trésor. Un youpin, c’est un juif.
- Pourquoi c’est écrit « youpin », sur mon étoile ?
- Parce que… Euh… a balbutié maman, toute gênée.
À ce moment, la porte de la chambre de mon frère David s’ouvrit en grand et il passa en trombe sous le regard étonné de mes parents. Maman lui cria :
- David ! Passe-moi ta veste ! J’ai oublié d’y coudre une étoile !
-Je m’en fous, des étoiles ! J’ai un match de foot maintenant, avec Lolo et Chris. On a trouvé un ballon pas dégonflé ! Tu ne peux pas me la coudre demain ?
Ma mère accepta, résignée. J’annonçai :
- Je vais m’occuper de ma colombe.
Ma colombe. Un véritable petit personnage, ma meilleure amie, ma confidente. Que de fois n’avais-je pas inondé son plumage immaculé de larmes, quand j’avais le cœur gros ! Et si j’avais l’âme en peine, et si je me sentais seul, c’est elle qui venait me consoler, m’écoutant attentivement. Elle me suivait partout, me mangeait dans la main, partageait mes joies comme mes peines. Je l’aimais de tout mon cœur. Un jour, je m’en souviens encore, j’avais cinq ans, je tombai malade. Ma colombe vint à mon chevet et elle resta des heures à roucouler, me berçant de la même façon qu’une mère berce sur son cœur son enfant qui pleure.
J’allai donc vers elle pour lui communiquer ma joie et ma fierté. Elle regarda étrangement mon étoile. Puis, à ma grande surprise, elle se précipita vers ma poitrine et tenta de déchiqueter ma « décoration ». Heureusement, je la repoussai à temps, très étonné.
Le lendemain, quand je partis pour l’école, ma colombe, que j’avais appelé Castafiora, me suivit et se percha sur mon épaule en roucoulant doucement. Très fier d’elle et aussi, de la fameuse étoile, je m’attendais à des félicitations de la part de mes camarades.
Hélas ! Il n’en fut rien ! Quand mon meilleur ami, Olivier, aperçut ma « décoration », il s’exclama, surpris :
- Mais tu es juif !
- Euh… oui.
En entendant son cri d’étonnement, les autres enfants s’assemblèrent autour de moi, ricanant bêtement. Castafiora s’envola et se posa sur la branche d’un amandier. Personne ne lui accorda une parcelle d’attention. Tous les regards étaient braqués sur mon étoile à cinq branches. Des regards interdits, méchants, moqueurs, railleurs, meurtriers, haineux mais dans lesquels je ne distinguai aucune jalousie. Soudain, Hans, « le nouveau » qui avait débarqué à l’école il y a quelques semaines et qui s’était forgé une réputation de dur à cuir, déclara :
- Les juifs, ce sont les ennemis de l’Allemagne et de la France.
Aussitôt, le cercle se resserra. Quelqu’un me poussa brutalement en arrière. Je parvins à garder l’équilibre. Heureusement, la cloche sonna à temps. Il n’y eut pas de bagarre mais l’atmosphère était lourde de menaces.
Par Keanny / Sur Kazibao
- Et voilà ! dit maman en me souriant.
Je lui rendis son sourire puis, tout fier, bombant le torse pour bien montrer mon étoile de tissu, je commençai à caracoler dans toute la maison et à pousser de joyeux cris : « Je suis décoré ! Je suis décoré ! »
Papa cessa de lire le journal et me regarda, avec un air à la fois apitoyé et gêné. Ensuite, il me dit d’une voix douce et triste :
- Joseph ! tu sais, si demain, en classe, les autres t’embêtent, dis-toi que c’est parce qu’ils sont jaloux.
- Ils seront jaloux parce que je suis décoré ?
- Euh…C’est un peu ça, oui…
Alors, je regardai, ravi, l’étoile à cinq branches que maman venait de coudre sur tous mes vêtements, y compris sur la vareuse que j’endossais pour aller à l’école. Seulement, un mot écrit dessus m’étonnait. Je demandai à maman :
- C’est quoi, un « youpin », dis ? C’est un grade dans l’armée ? C’est comme un général ?
- Non, mon trésor. Un youpin, c’est un juif.
- Pourquoi c’est écrit « youpin », sur mon étoile ?
- Parce que… Euh… a balbutié maman, toute gênée.
À ce moment, la porte de la chambre de mon frère David s’ouvrit en grand et il passa en trombe sous le regard étonné de mes parents. Maman lui cria :
- David ! Passe-moi ta veste ! J’ai oublié d’y coudre une étoile !
-Je m’en fous, des étoiles ! J’ai un match de foot maintenant, avec Lolo et Chris. On a trouvé un ballon pas dégonflé ! Tu ne peux pas me la coudre demain ?
Ma mère accepta, résignée. J’annonçai :
- Je vais m’occuper de ma colombe.
Ma colombe. Un véritable petit personnage, ma meilleure amie, ma confidente. Que de fois n’avais-je pas inondé son plumage immaculé de larmes, quand j’avais le cœur gros ! Et si j’avais l’âme en peine, et si je me sentais seul, c’est elle qui venait me consoler, m’écoutant attentivement. Elle me suivait partout, me mangeait dans la main, partageait mes joies comme mes peines. Je l’aimais de tout mon cœur. Un jour, je m’en souviens encore, j’avais cinq ans, je tombai malade. Ma colombe vint à mon chevet et elle resta des heures à roucouler, me berçant de la même façon qu’une mère berce sur son cœur son enfant qui pleure.
J’allai donc vers elle pour lui communiquer ma joie et ma fierté. Elle regarda étrangement mon étoile. Puis, à ma grande surprise, elle se précipita vers ma poitrine et tenta de déchiqueter ma « décoration ». Heureusement, je la repoussai à temps, très étonné.
Le lendemain, quand je partis pour l’école, ma colombe, que j’avais appelé Castafiora, me suivit et se percha sur mon épaule en roucoulant doucement. Très fier d’elle et aussi, de la fameuse étoile, je m’attendais à des félicitations de la part de mes camarades.
Hélas ! Il n’en fut rien ! Quand mon meilleur ami, Olivier, aperçut ma « décoration », il s’exclama, surpris :
- Mais tu es juif !
- Euh… oui.
En entendant son cri d’étonnement, les autres enfants s’assemblèrent autour de moi, ricanant bêtement. Castafiora s’envola et se posa sur la branche d’un amandier. Personne ne lui accorda une parcelle d’attention. Tous les regards étaient braqués sur mon étoile à cinq branches. Des regards interdits, méchants, moqueurs, railleurs, meurtriers, haineux mais dans lesquels je ne distinguai aucune jalousie. Soudain, Hans, « le nouveau » qui avait débarqué à l’école il y a quelques semaines et qui s’était forgé une réputation de dur à cuir, déclara :
- Les juifs, ce sont les ennemis de l’Allemagne et de la France.
Aussitôt, le cercle se resserra. Quelqu’un me poussa brutalement en arrière. Je parvins à garder l’équilibre. Heureusement, la cloche sonna à temps. Il n’y eut pas de bagarre mais l’atmosphère était lourde de menaces.
Par Keanny / Sur Kazibao
Ecrit par Keanny une copine de CharlottAmorr / Sur Kazibao, le Mercredi 21 Mai 2003, 16:16 dans la rubrique Textes de Cha'.
Commentaires :
koala_amer
25-08-03
à 11:20
Re: Re: Re:
Salut,
Je voulais te dire que je n'en avais plus rien à cirer des histoires d'hébreux.
(J'ai déjà donné).
Toujours la même chose, j'ai vu ça avec la bio de Kirk Douglas...
Quand tu es petit, tu rentres à la maison le visage en sang et tu demandes à papa ou maman:
Qu'est-ce que c'est un sale youpin ?
Plus tard , tu deviens écrivain célèbre, prix Nobel de physique, acteur superstar ou chanteur à méga succés...
Moi je suis un fils d'ouvrier picard, né dans un camp de concentration de pauvres (camp d'extermination des dons)quand j'ouvre la fenêtre de ma petite maison, je respire l'essence à pleins poumons.
Et j'ai jamais vu monsieur Joffo, Jean Jacques Goldman, Bernard Henri Levy ou qui que ce soit d'autre,rendre visite à mes parents (pas friqués et pas cultivés,avec les inhibitions culturelles propres à mon milieu social de confinement existentiel)pour leur demander s'ils pouvaient les aider à optimiser l'utilisation de mes neurones de QI 160.
Quand tu nais avec le turbo-réacteur juif dans le dos, c'est évident que ça t'aide à décoller pour voler très au dessus du troupeau (des goys ?)
La bible c'est le sommet du nombrilisme mégalomaniaque (un peu derrière il y a les symphonies de Mahler).
Qu'ils arrêtent de toujours la jouer: Martyrs numéro 1 absolus de l'humanité.
(Les fils et filles de bourgeois hébreux contemporains).
C'est un peu comme un milliardaire qui chialerait tout le temps sur la misère de ses arrière grands parents, pendant qu'à une centaine de mètres de chez lui des gens vivraient dans le plus grand dénuement et avec sa plus grande indifférence.
Il y a chaque année, dans le 1/3 monde, 6 millions d'enfants de moins de 5 ans qui meurent des suites de malnutrition .
C'est bizarre, mais ce n'est pas en regardant un film de Steven Spielberg que j'ai appris cela !!
Philippe
alphaxy@free.fr
Je voulais te dire que je n'en avais plus rien à cirer des histoires d'hébreux.
(J'ai déjà donné).
Toujours la même chose, j'ai vu ça avec la bio de Kirk Douglas...
Quand tu es petit, tu rentres à la maison le visage en sang et tu demandes à papa ou maman:
Qu'est-ce que c'est un sale youpin ?
Plus tard , tu deviens écrivain célèbre, prix Nobel de physique, acteur superstar ou chanteur à méga succés...
Moi je suis un fils d'ouvrier picard, né dans un camp de concentration de pauvres (camp d'extermination des dons)quand j'ouvre la fenêtre de ma petite maison, je respire l'essence à pleins poumons.
Et j'ai jamais vu monsieur Joffo, Jean Jacques Goldman, Bernard Henri Levy ou qui que ce soit d'autre,rendre visite à mes parents (pas friqués et pas cultivés,avec les inhibitions culturelles propres à mon milieu social de confinement existentiel)pour leur demander s'ils pouvaient les aider à optimiser l'utilisation de mes neurones de QI 160.
Quand tu nais avec le turbo-réacteur juif dans le dos, c'est évident que ça t'aide à décoller pour voler très au dessus du troupeau (des goys ?)
La bible c'est le sommet du nombrilisme mégalomaniaque (un peu derrière il y a les symphonies de Mahler).
Qu'ils arrêtent de toujours la jouer: Martyrs numéro 1 absolus de l'humanité.
(Les fils et filles de bourgeois hébreux contemporains).
C'est un peu comme un milliardaire qui chialerait tout le temps sur la misère de ses arrière grands parents, pendant qu'à une centaine de mètres de chez lui des gens vivraient dans le plus grand dénuement et avec sa plus grande indifférence.
Il y a chaque année, dans le 1/3 monde, 6 millions d'enfants de moins de 5 ans qui meurent des suites de malnutrition .
C'est bizarre, mais ce n'est pas en regardant un film de Steven Spielberg que j'ai appris cela !!
Philippe
alphaxy@free.fr
JNI [ jouebeur(se) non identifié(e) ]
06-09-04
à 10:05
Lien croisé
Dogpile - Web Search: youpin : "4. *Sister - Sister* - Un texte de chez Kazibao... C’est quoi, un « youpin », dis ? C’est un grade dans l’armée ? C’est com"
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